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Photo du rédacteuryooslash

Ripostons face aux préjugés sur les femmes nord-africaines de France !

Décidément nous attirons les plus clichés les plus absurdes !


Le dernier en date : sur LCI la journaliste Abnousse Shalmani a suscité un tollé après avoir affirmé que les filles maghrébines évitent volontairement de trop réussir à l'école sous peine d'être rejetées par leurs parents et leurs grands-frères.

La vidéo a atteint plus de 8 millions de vues sur X. C'est ce qu'on appelle un very bad buzz...


Des accusations basées sur des statistiques fictives ?

Dans un récent dérapage médiatique, la journaliste Abnousse Shalmani a déclenché une tempête en évoquant la prétendue "médiocrité scolaire" des femmes d'origine nord-africaine en particulier en France. Ses propos sont non seulement faux, mais profondément insultants pour toutes les femmes qui se battent pour s'élever au-delà des préjugés et des stéréotypes.


Voici ses propos sur le plateau de LCI :

La majorité des filles d'obédience musulmane, maghrébines, sont obligées d’être moins bonnes à l’école, de se retenir d'avoir de bons résultats.

Parce que si elles réussissent trop bien à l’école, les grand-frères, les parents vont leur dire :

Tu te prends pour une Blanche ou quoi.

Tu te prends pour une française ?”


Mon parcours d'excellence n'est pas une exception

Je suis une femme nord-africaine, française, éduquée et fière de mes racines.

Mon parcours, contrairement à ces affirmations dédaigneuses, est le fruit de l'ambition et du travail acharné, non pas d'une prétendue médiocrité scolaire imposée par ma communauté.

Ma mère, avec ces deux jobs de femme de ménage, et mon père ouvrier et analphabète, nous ont toujours poussés dans nos études, que l'on soit fille ou garçon.


Ces accusations les visent directement et cela devient du coup très problématique de stigmatiser ainsi nos parents comme des "arriérés".


Voici mon “CV” que je dois encore constamment afficher :

  • D’une famille marocaine, née en France

  • D’un quartier populaire / ZEP

  • Maths sup / Maths spé

  • Ingénieure en informatique et mathématiques appliquées

  • 15 ans en banque d'investissement (ingénieure quantitative, tradeuse et manager d'équipes de risk analysts à Paris et Londres)

  • Certifiée ESSEC Business School en Executive Coaching

  • Cheffe d’entreprise, artiste et conférencière

  • Trois grands-frères et une soeur, tous bac+5


Tentative de semer la division et de perpétuer les stéréotypes ?

Quelles sont les pseudo-études, comme évoqué dans l'interview, prouvant cette généralisation absurde ?

Jouer sur des sources fictives est offensant et dangereux car cela alimente des stéréotypes fantasmés.


Rappel : la collecte de statistiques basées sur les origines ethniques ou religieuses est restreinte en France dans le respect de règles strictes de protection des données personnelles et de non-discrimination.


Racisme, classisme et diffamation

En accusant les familles d'origine maghrébine et musulmanes de dénigrer la réussite scolaire

de leurs filles, la volonté est de refléter une vision déformée, non documentée et préjudiciable de nos réalités socio-culturelles.

C’est d’autant plus grave lorsque cela vient de pseudo-journalistes.


Les propos de Mme Shalmani alimentent les flammes du racisme et du classisme en France, en renforçant les stéréotypes et en creusant les divisions au sein de la société.


Elle nourrit le flou en faisant de quelques cas particuliers des généralités et en profite pour faire la promotion de son livre.


La différence entre une journaliste du Moyen-Orient et de jeunes étudiantes issues de l'immigration nord-africaine

Cela ne saute peut-être pas aux yeux de tous, mais la journaliste, d'origine iranienne, adopte ici une posture de femme ambassadrice du ”monde arabe”.


Or l'Iran, et le Moyen-Orient n'ont pas la même histoire que le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, vis à vis des femmes et encore moins le même rapport avec la France.


Tenter de faire un parallèle entre les oppressions des femmes du Moyen-Orient actuelles avec l'histoire des jeunes filles issues de la 2ème, 3ème génération d’immigration nord-africaine post-coloniale, pour la plupart françaises, est totalement absurde.


Les nord-africaines ne cherchent pas à ressembler à la “FEMME BLANCHE” mais plutôt à atteindre les privilèges de l'"HOMME BLANC"

Les nord-africaines ne cherchent pas à ressembler à la “femme blanche"comme dit par la journaliste.

Elles visent plutôt les privilèges et accès au pouvoir des ”hommes blancs", ambition de toutes les femmes, quelque soient leur religion ou origine, car ces hommes représentent encore aujourd’hui le pouvoir dominant en France.


Où sont les statistiques fiables sur le sujet ?

La journaliste ne cite aucune source sur :

  • le taux de réussite au BAC des nord-africaines ?

  • les taux d’accès à l’enseignement supérieur

  • les écarts scolaires ?

  • les fuites des cerveaux ?

  • le lien entre niveau d’études et réussite professionnelle pour ces femmes-là ?


QUELQUES STATISTIQUES FIABLES :

  • 58,4% de femmes dans l’enseignement supérieur au Maroc (source : Haut-Commissariat au Plan)

  • 4 femmes sur 10 ingénieures au Maghreb (source : OCDE)

  • La moyenne dans le monde se situe à 28%

  • L’UNESCO a publié de nombreux articles sur l’émancipation scolaire et professionnelle des femmes d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient

  • Il y a aussi plusieures études de l'INED et du CNRS qui contredisent les dires de la journaliste



Pour conclure : nos aspirations à une égalité sont loin d'êtres atteintes

Encore une fois les femmes nord-africaines sont stigmatisées sur des plateaux télé, sans être présentes, pour alimenter un vide journalistique, du racisme et classisme.

Aucun chiffre à l'appui.


Parler à notre place nourrit une infantilisation qui n'est pas digne de nos parcours.

Respectez nos parents que vous souhaitez caricaturer derrière une image d’arriérés.


Nous ne cherchons pas à ressembler à qui que ce soit d'autres que nous-mêmes.

Nous aspirons simplement à la même opportunité, au même respect et reconnaissance que n'importe quelle autre femme de France.


Il est temps de mettre fin à ces généralisations honteuses et de reconnaître la richesse et la diversité des femmes nord-africaines en France, qu'elles y soient nées ou non.


Nous ne sommes pas victimes de nos origines ou communautés, mais les pionnières de notre propre destinée.

Vos préjugés n'ont pas leur place dans un monde qui aspire à l'égalité, la diversité, l'inclusion et la justice.


Et vous, qu'en pensez-vous ?


N'hésitez pas à partager cet article et vos témoignages sur vos différents réseaux !


Leïla

CEO Yoo/Slash

Executive Coach / Ingénieure financier / Danseuse-chorégraphe / Conférencière / And More



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